Un peu de lecture...

Mozart, Don Giovanni et Pierre Jean Jouve.

Nous allons travailler dans le cadre de l'atelier lyrique un extrait de Don Giovanni : le quatuor du premier acte. 

Lorsque j'ai étudié et travaillé l'oeuvre, au début de mes études, j'avais, sur une recommandation judicieuse, lu le don juan de mozart de Pierre Jean Jouve. (Christian Bourgeois ÉDITEUR, "Collection Musique / Passé / Présent" ) .

Je ne peux que vous en recommander à mon tour la lecture. 

Voici un extrait de ce que disait PJ Jouve lui-même de ce livre (extrait que vous trouverez sur le quart de couverture) :

"Il y a dans ce livre (de 1944) des visions, des vues exactes, et quelques exagérations; mais je crois bien qu'il y a un style juste.(...) On regarde donc avec ironie mais douceur le chef d'oeuvre et le temps du chef d'oeuvre, ensemble. Nos tristes "temps modernes" peuvent toujours retrouver du courage et du plaisir dans ce tableau bouffon dramatique de l'Eros, qui était la 527° oeuvre de Mozart, conçue par un homme de 31 ans."

Même si certains aspects de la lecture de Jouve m'agacent, je dois dire que quelques pages de ce livre sont à retenir, et à méditer quand on aborde l'oeuvre. Je regrette une certaine raideur chez lui, ou encore une vision de Don Ottavio simpliste (mais peut-être est-elle due à certaines interprétations fades...) et pourtant quelques pages m'ont ouvert des portes !

Vous trouverez aux pages 69 à 71 son commentaire du quatuor que nous allons travailler. A mes yeux, il y décrit très bien l'évolution saisissante de la surprise des personnages, de leur incrédulité, à la confusion puis au doute et  enfin à la colère. Le mélange et l'opposition des textes deviennent clairs. Il souligne parfaitement le rôle de l'orchestre : " A la fin revient le motif élégiaque, déterminant la conviction en faveur d'Elvire. L'orchestre le dessine une dernière fois avec une finesse étrange, des cordes à la flûte; présentant encore l'idée centrale : - pitié ? folie ? "  Il ajoute une phrase importante qui concerne ce qui suit immédiatement : " Et Don Juan n'est point encore assez avancé dans l'imprudence. " Il fait référence à ce que dira Don Juan à Anna, d'une importance capitale, et qu'à mon avis il faut garder à l'esprit quand on interprète ce quatuor. Mais je ne vous en dit pas plus. Allez écouter l'oeuvre, et peut-être lisez Jouve...

Bon travail à tous, et ... Plaisir!